Brexit : l’industrie automobile en plein doute

Une représentation du Brexit

Alors que les négociations se poursuivent pour que le Royaume-Uni quitte l’UE, les dirigeants du secteur automobile expriment publiquement leurs vives inquiétudes quant à l’impact du Brexit. Dans cet article, nous examinons les positions des plus grands constructeurs automobiles et ce qu’elles signifient pour l’avenir du secteur.

#1 Toyota

Les modèles Auris et Avensis sont produits par Toyota au Royaume-Uni, essentiellement dans son usine de Burnaston. Marvin Cook, le directeur général de cette unité de production a indiqué : « À mon avis, si la Grande-Bretagne s’écrase hors de l’UE à la fin du mois de mars, la production s’arrêtera dans notre usine », avant d’ajouter « S’il ne manque qu’une seule pièce du fournisseur, nous ne serons pas en mesure de produire des voitures dans les délais. De plus, nous ne pouvons pas prédire si l’impact d’un Brexit sévère sera de quelques heures, jours, semaines ou mois ». Cette position inquiète les autorités britanniques qui craignent une fuite de ce géant automobile vers un autre pays européen.

#2 BMW/Mini

Les propriétaires allemands de la marque emblématique Mini prennent des mesures concrètes pour anticiper et atténuer les effets d’un paysage économique post-Brexit, telles que l’arrêt annuel de l’usine, d’une durée d’un mois, pour la maintenance planifiée et les mises à jour des équipements qui ont été avancées au 1er avril, le lendemain du délai Brexit, afin de minimiser les perturbations. Le comité directoire de l’entreprise a justifié cette politique industrielle par sa volonté de réduire les risques de rupture des stocks des pièces auto.

Toutefois, la firme est déterminée à rester fidèle au Royaume-Uni à l’avenir. « Nous restons déterminés à poursuivre nos activités en Grande-Bretagne, qui est le seul pays au monde où nous fabriquons pour nos trois marques automobiles », confie la société.

#3 Honda

Le géant japonais Honda est allé plus loin que certains de ses concurrents en donnant un chiffre approximatif de l’impact financier du Brexit. Honda estime que les coûts augmenteraient de 10 % si le Royaume-Uni revenait aux tarifs de l’Organisation mondiale du commerce en l’absence de tout accord avec l’UE. « Cela a un impact sur notre productivité, certainement en termes de flux de produits, mais aussi sur notre compétitivité potentielle. Bien sûr, si nous expédions et sommes en concurrence avec un fabricant européen en Europe, ils n’ont pas à payer ces tarifs », a déclaré Ian Howells, premier vice-président de Honda.

#4 Ford

Ford décrit un Brexit sans accord comme la « ligne rouge » qui l’obligerait à reconsidérer ses futures opérations au Royaume-Uni. « Nous pensons qu’il s’agit du pire scénario mais nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger notre entreprise en cas de Brexit » a déclaré Steven Armstrong, CEO de Ford Europe.

Quelle est la prochaine étape pour le secteur automobile après le Brexit ?

Compte tenu du climat d’incertitude actuel, les constructeurs automobiles élaboreront de multiples modèles de risques et plans d’urgence en cas de Brexit “dur”. Ils feront également pression sur le gouvernement britannique, individuellement et collectivement, à la fois pour influencer les négociations en cours et pour obtenir des assurances après Brexit, quel que soit le résultat des pourparlers. Il n’est pas improbable qu’en essayant de consolider le paysage économique et politique, l’exécutif britannique fasse des concessions importantes pour maintenir les constructeurs automobiles au Royaume-Uni, que ce soit par des garanties d’investissement ou des allégements fiscaux.

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